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Appeler au changement dans le village d’Antsahampano grâce à la gestion durable des mangroves
Cette publication est la dernière d’une série de quatre témoignages de jeunes leaders communautaires à Madagascar. Joséphine BESONOA, technicienne de l’association communautaire de gestion des mangroves (VOI), nous raconte comment la communication a été un élément déclencheur pour elle mais aussi pour la conservation communautaire.
Joséphine, Landry, Yolande et Gorettie vivent dans la baie de Tsimipaika, au nord-ouest de Madagascar. Au sein de groupes de jeunes, ils reçoivent des formations sur l’environnement et la santé communautaire, puis transmettent ce qu’ils ont appris aux membres de leur communauté.
Jeunes leaders engagés dans la gestion durable de la pêche et des mangroves, des ressources vitales pour leurs communautés, ils font entendre leur voix : celles des jeunes, celles des femmes, celles de leurs communautés de petits pêcheurs.
Joséphine BESONOA, 23 ans, village d’Antsahampano, technicienne pour la gestion durable des mangroves
Ce que j’ai appris de plus important au sein du groupe de jeunes, c’est à communiquer avec les gens et à prendre la parole en public. J’ai pris l’habitude d’approcher les gens, et c’est devenu facile et fluide pour moi. Maintenant, j’aime prendre des responsabilités dans ma communauté et j’aime les relations avec les autres.
Actuellement, je suis technicienne au sein de l’association de gestion des mangroves et de la pêche (VOI) de mon village. J’assiste aux réunions, je n’hésite pas à partager mes idées, et je prépare les comptes rendus de décisions. J’agis comme médiatrice en cas de divergence d’opinion, et je participe aux activités du VOI, comme les missions de patrouille et de sécurité dans la mangrove. J’ai postulé à ce poste parce qu’il correspondait à ce que je souhaitais faire, mais ce sont mes expériences au sein du groupe de jeunes qui m’ont donné le courage et la légitimité pour le faire !
Récemment, j’ai pris la parole à la chambre de commerce de Nosy Be, à deux heures de mon village, pour sensibiliser les gens au changement climatique. C’était la première fois qu’on faisait une activité de sensibilisation en ville. J’ai parlé devant tous les chefs fokontany du district, et ça s’est bien passé ! J’étais fière d’avoir su prendre la parole devant ces représentants des autorités locales.
Aujourd’hui, dans notre village, les poissons capturés sont de plus en plus petits, et les revenus de la pêche ne suffisent plus à faire vivre les familles. Mon rêve pour notre communauté, c’est que l’abondance en poissons revienne, que l’ancien port maritime réouvre et que la route soit rétablie. Il faut reboiser les mangroves et les protéger, afin qu’il y ait autant de poissons qu’avant.
Par Felantsoa Ainamahafaly, National Technical Advisor for Education